Ancien banquier, Andrea Rosselli del Turco, 66 ans, est bénévole au mrs depuis 4 ans. Il est aujourd’hui Président du mrs 93 en banlieue parisienne.
Comment avez-vous connu le mrs ?
En lisant une petite annonce dans le magazine de la ville de Paris » A nous Paris ». Je faisais déjà du bénévolat en m’occupant de micro-crédit à l’intention des jeunes de Saint-Denis mais j’avais encore du temps.
Pourquoi choisir une association vouée aux sortants de prison ?
Ce qui m’intéresse c’est le challenge, le défi et parce que j’ai le temps, la santé, assez pour vivre, je cherche des défis pour essayer d’être utile.
J’ai bénéficié d’une bonne formation avant d’entrer en contact avec les sortants de prison et je regrette qu’une partie de mon temps soit dédiée à des tâches administratives, certes indispensables, alors que je préfère de beaucoup les entretiens directs avec les ex-détenus. C’est le plus intéressant.
Qu’est-ce qui est le plus difficile ?
Quand on ne peut rien faire pour une personne qui vient nous demander de l’aide. Trop âgée pour être insérée, trop d’alcool ou autres drogues, trop de bobards visant à nous mener en bateau… A un moment c’est impossible d’aller plus loin, de construire et il faut dire «c’est fini». C’est très dur car ces personnes ont, plus que d’autres, besoin d’aide mais ce n’est pas le travail du mrs
.
Qu’est-ce qui est le plus gratifiant ?
Quand on réussit à loger l’un de nos accueillis, à lui trouver un travail, quand on reçoit un merci, ce qui est rare. Alors c’est la joie.
En fait nous réussissons si la sortie de prison a été bien préparée par le SPIP(1) et par les accueillants du mrs 93 qui interviennent dans les Maisons d’Arrêt de Villepinte et de Fleury-Mérogis.
Et bien sûr, si la personne montre un comportement positif et si la chance nous est favorable. Par exemple une de nos chambres qui se libère au bon moment, ce qui évite à un sortant de prison de dormir dans la rue.
Est-ce que vous sentez utile ?
Oui, parce qu’en aidant des personnes à retrouver une place dans la société nous luttons contre la récidive.
Oui, aussi quand nous arrivons à inciter organismes publics, entreprises et particuliers à soutenir financièrement nos actions, notamment l’hébergement.
Enfin, même si nous ne réinsérons que 25 à 30% des accueillis, c’est une réussite formidable, magnifique. Nous avons remis des gens dans le courant de la vie ; c’est cela qui paye. Ce travail d’équipe auquel je consacre une partie de ma semaine me donne beaucoup de satisfaction.
J’encourage d’ailleurs ceux qui me lisent à nous rejoindre.
1 – SPIP Service pénitentiaire d’insertion et de probation
Cliquez ici pour télécharger la totalité de la Lettre du MRS (n°27 – novembre 2014)