Être accueillant au mrs

Témoignage d’une bénévole, Clara

Ayant validé une licence de psychologie et souhaitant travailler plus tard dans le milieu carcéral, j’ai trouvé le mrs après quelques recherches sur internet. J’ai tout de suite accroché au concept : accompagner des personnes sortant de prison en vue de leur réinsertion sociale.

J’ai donc postulé sur le site directement et j’ai rapidement été admise au sein de cette « grande famille ».

J’y ai découvert des bénévoles très engagés dans leur mission et soucieux de bien faire. Cela peut paraître un peu effrayant au début car il y a beaucoup de notions à connaître mais de nombreuses formations proposées par l’association m’ont permis de prendre confiance et d’apprendre tout ce dont j’avais besoin.

De plus, la population avec laquelle nous travaillons est souvent méconnue et incomprise mais l’empathie dont tout le monde fait preuve est remarquable et évidemment bienvenue pour nos accueillis.

Grâce à mon expérience au sein du mrs, j’ai pu faire un premier pas dans le milieu carcéral qui reste difficile d’accès et développer des qualités comme le sens de l’écoute, le travail en équipe et la polyvalence, qui me seront essentielles dans l’exercice de mon métier plus tard.

Témoignage d’un bénévole, Antoine

J’ai effectué un stage d’observation d’une semaine au sein de l’antenne de Paris de l’association mrs  dans le cadre de ma formation pour devenir Conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation dispensée à l’Ecole nationale de l’administration pénitentiaire.

Ce stage obligatoire de notre formation initiale a pour but de nous faire appréhender la manière dont les politiques publiques d’insertion se déclinent sur un territoire donné.

Durant ce stage, j’ai notamment pu participer à différents entretiens et également échanger à de nombreuses reprises avec les bénévoles. J’ai ainsi pu assimiler la manière dont l’association procède pour favoriser l’insertion sociale et professionnelle des sortants de prison.

Cela m’a fait prendre conscience de l’importance des structures partenaires du SPIP (Service Pénitentiaire d’insertion et de probation) comme l’association mrs  et ce, dans un objectif commun de prévention de la récidive

Témoignage d’une bénévole, Cynthia

On m’a souvent posé la question suivante : pourquoi le mrs ? Pourquoi vouloir accompagner des ressortissants de prison vers la réinsertion sociale ? Je pourrais vous citer mille et une raisons.

En tant qu’étudiante en psychologie, avoir une expérience professionnelle est une étape primordiale dans le devenir d’un(e) psychologue. J’ai donc entrepris diverses recherches afin de trouver une association qui me corresponde réellement et qui partage des idéaux semblables aux miens, notamment la dignité humaine.

J’ai donc postulé sur le site du mrs. J’avais déjà une petite idée des missions et responsabilités que devaient endosser les bénévoles ; forcément, j’avais certaines appréhensions, non pas par peur du public accueilli, mais par crainte de ne pas être à la hauteur des responsabilités qu’engage la mission de bénévole. Lors de mes divers entretiens, on m’a exposé les tenants et aboutissants afin que je prenne conscience du rôle que j’aurai dans l’association.

Suite à cela, je fus accueillie par de nombreux bénévoles pédagogues et bienveillants qui m’ont formée et conseillée, voyant en moi une personne polyvalente, compétente et dynamique. 

J’ai énormément mûri et pris conscience de la difficulté d’imposer un cadre et des limites lors des entretiens, ce qui est un bon exercice pour mes futurs entretiens.

J’ai pu aussi, lors de mes entretiens en maison d’arrêt, observer le fonctionnement de celle-ci du contrôle de sécurité jusqu’aux règles de conduite en milieu pénitentiaire.

En somme, grâce à mon expérience au sein du mrs, j’ai pu mettre en pratique une neutralité bienveillante et apprendre à voir au-delà des préjugés. J’ai eu la chance de voir des individus retrouver la confiance en eux et l’espoir en l’avenir.

C’est une grande leçon de vie ; peu importe le chemin parcouru, les difficultés rencontrées, qui que nous soyons, nous pouvons nous reconstruire et aller de l’avant.

Témoignage d’une bénévole, Michelle

Le plaisir positif du travail

Témoignage d’un bénévole, François

Préparer des détenus à la sortie

Témoignage d’une bénévole, Anne

mère de 3 enfants dont l’aîné  a 31 ans
Deux diplômes : assistante sociale, école du Louvre
Accueillante au MRS depuis 2006.
… je lui ai dit « bravo »,
je l’ai félicité en ajoutant que c’était grâce à lui, à sa détermination.
Oui c’est cela le grand moment.

Est-ce très difficile de travailler au mrs avec un public de délinquants souvent lourdement condamnés ?

Au début j’étais hyper mal à l’aise. Il y avait parfois des violents dans la salle d’attente. Quand un furieux rouspétait, je n’étais pas tranquille même si j’étais bien épaulée par la présence d’un bénévole. Maintenant, après plus de quatre ans de ce bénévolat, ça va. Après m’être d’abord tournée vers d’anciens détenus ayant simplement besoin d’être conseillés pour retrouver leurs marques, j’ai eu affaire à des cas plus écrasants et même  des délinquants sexuels ou des malades dépendants de l’alcool ou de drogues au parcours très tourmenté.

Comment avez-vous été  accueillie au mrs ?

L’accueil  et l’ambiance sont excellents et c’est pour cela que je reste. L’entraide est réelle entre accueillants provenant d’horizons très différents – une source de richesse- et la formation reçue au début est de bonne qualité. Surtout, nous  disposons d’un remarquable instrument de travail, une documentation où l’on trouve tous les renseignements indispensables à la  réinsertion sociale des anciens détenus.

Quels rapports entretenez-vous avec les accueillis ?

Il faut prendre son temps, instaurer un climat de confiance, imposer des limites, ne jamais perdre de vue les bases du suivi inculquées lors de la formation : les démarches à effectuer pour trouver des solutions concernant la situation administrative, la santé, l’emploi, l’hébergement, la situation familiale souvent compliquée. Si ce mode d’emploi est respecté, si l’accueillant ne lâche rien et peut à l’occasion faire preuve de fermeté, le contact se noue ou pas.

Le bénévolat au mrs est-il gratifiant ?

Oui, le travail en équipe est gratifiant et  il l’est encore plus lorsqu’il me semble que les accueillis rencontrés au MRS utilisent à bon escient les outils que nous leur proposons pour s’en sortir. Je crois du reste que la volonté de s’en sortir d’un ancien détenu ne vient pas de moi, accueillante, mais avant tout de la personne   elle-même qui est en face de moi.  Si cette volonté  de s’en sortir est inexistante ça ne marche pas. Moi je suis là  pour orienter l’accueilli, l’aiguiller, pour lui servir de miroir, pour le féliciter quand il en a besoin, pour lui filer un coup de pouce, une chambre d’hôtel par exemple, mais  en fait c’est lui qui a tout en main.

Après plus de quatre années de bénévolat au mrs quel est votre meilleur souvenir ?

Quand dans la salle d’attente, j’ai dit au revoir définitivement à un accueilli suivi depuis pas mal de  mois, j’ai vécu un grand moment ; je n’avais plus aucune raison de le revoir. Il était sur orbite avec un travail de jardinier, un appartement T2 ; je lui ai dit « bravo », je l’ai félicité en ajoutant que c’était grâce à lui, à sa détermination. Oui c’est cela le grand moment.

Témoignage de Andrea Rosselli del Turco, 66 ans, bénévole au mrs depuis 4 ans, Président du mrs 93 en banlieue parisienne.

Pourquoi choisir une association vouée aux sortants de prison ?

Ce qui m’intéresse c’est le challenge, le défi et parce que j’ai le temps, la santé, assez pour vivre, je cherche des défis pour essayer d’être utile.

J’ai bénéficié d’une bonne formation avant d’entrer en contact avec les sortants de prison et je regrette qu’une partie de mon temps soit dédiée à des tâches administratives, certes indispensables, alors que je préfère de beaucoup les entretiens directs avec les ex-détenus. C’est le plus intéressant.

Qu’est-ce qui est le plus gratifiant ?

Quand on réussit à loger l’un de nos accueillis, à lui trouver un travail, quand on reçoit un merci, ce qui est rare. Alors c’est la joie.

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